21 janv. 2012

CAYENNE & HÉCATOMBE : Deux Chansons Du Patrimoine Musical...


Cayenne - Les Amis d'Ta Femme (2000)

Mort aux vaches...
Cette douce invective est en général reconnue comme une insulte envers la police et par extension à toute personne portant un uniforme.
L'expression, en elle-même, daterait de 1870 quand on pouvait lire sur les postes de garde allemands le mot : WACHE qui signifie tout bonnement "garde" ou "sentinelle". Les relations franco-allemandes étant, à l'époque, relativement tendues, il n’est pas difficile d’imaginer qu’il fût aisé aux français d'alors, d’exprimer leur ressentiments envers les allemands en criant: "mort aux wache" puis "mort aux vaches". Au fil du temps cette vilipenderie, non dénuée de sous-entendu, s’adressera plus particulièrement à la police et aux gendarmes, enfin à toute personne portant l’uniforme et dont la simple présence peut parfois irriter le quidam moyen...
Devenue un symbole d'insoumission à l'autorité, l'expression trouvera dans l'art pictural du tatouage sa propre codification symbolisée dans les prisons par 3 points tatoués en triangle entre le pouce et l’index sur la main des détenus. "Mort aux vaches" marquant  l'esprit de révolte qui agite la fin du 19ème siècle et le début du vingtième, c'est presque naturellement qu'elle devient le slogan des anarchistes à partir des années 1890.

Cayenne : La chanson
Cayenne est une chanson anarchiste du début du XXe siècle souvent chantée dans les bagnes de Guyane Française. Écrite par Aristide Bruant, elle fut reprise avec succès par le groupe de rock alternatif Parabellum au début des années 1990 et de façon acoustique quoique plus violente dans l'arrangement des paroles par Les Amis d'Ta Femme en 2000 sur l'album Lave Toi La Bouche. San Severino l'a également chantée en concert.


Je me souviens encore de ma première femme
Elle s'appelait Nina, une vraie putain dans l'âme !
La Reine des morues de la plaine Saint-Denis,
Elle faisait le tapin près la rue d'Rivoli !
Mort aux vaches ! Mort aux condés !
Viv' les enfants d'Cayenne ! A bas ceux d'la sur'té !
Ell' aguichait l'client quand son destin d'bagnard
Vint frapper à sa porte sous forme d'un richard...
Il lui cracha dessus, rempli de son dédain,
Lui mit la main au cul et la traita d'putain
Refrain
Moi qui était son mec et pas une peau de vache,
Moi qui dans ma jeunesse pris des principes d'apache,
'sortis mon 6.35, et d'une balle en plein cœur
Je l'étendis raide mort et fus serré sur l'heure !...
Refrain
Aussitôt arrêté, 'fus mené à Cayenne.
C'est là que j'ai purgé le forfait de ma peine...
Jeunesses d'aujourd'hui, ne faites plus les cons,
Car d'une simpl' conn'rie, on vous fout en prison !...
Refrain
Si je viens à mourir, je veux que l'on m'enterre
Dans un tout p'tit cim'tière près d'la rue Saint-Martin,
Quatr' cents putains à poil viendront crier très haut :
« C'est le roi des julots que l'on coll' au tombeau ! »

Ajout des Amis d'Ta Femme
Sur mon tombeau y aura cette glorieuse phrase
Écrite par des truands d’une très haute classe
honneur à la putain qui m’a donné sa main
si je n’étais pas mort je te baiserai encore
pas de grâce pas de pitié
pour toute ces bandes de lâches
et ces band’ d’enculés


Hécatombe - La chanson

Hécatombe est une chanson de Georges Brassens. Il s’agit de la dernière chanson de l’album La Mauvaise Réputation. Hécatombe est une fantaisie truculente, mettant en scène une épique bagarre entre ménagères et gendarmes sur le marché de Brive-la-Gaillarde, qui tourne à la déroute de la maréchaussée, à la grande joie du narrateur. Hécatombe est la seule chanson de Brassens où se trouve le mot anarchie.
La halle du marché de producteurs de Brive a été baptisée halle Georges Brassens en référence à Hécatombe. Aucune reprise de la chanson semble répertoriée à ce jour.
La condamnation d'un toulousain pour avoir chanté Hécatombe à sa fenêtre (en juin 2011 ndlr) a lancé une vague de protestations concrétisées notamment par des chants collectifs devant des commissariats de la chanson de Brassens...

Vidéo Délit-Mochione
Des anarchistes chantent Brassens devant la Préfecture de police de Paris. La Fédération anarchiste appelait à participer à un rassemblement samedi 18 juin 2011 après midi place Louis Lépine, juste devant l’entrée de la Préfecture de police de Paris, pour chanter certaines chansons de Georges Brassens particulièrement ciblées contre la maréchaussée. Résultat garanti : une dislocation de l’attroupement conduite dans les règles et manu militari par les gendarmes mobiles.


Brassens et les cognes par TeleBocal

Au marché de Briv'-la-Gaillarde
A propos de bottes d'oignons
Quelques douzaines de gaillardes
Se crêpaient un jour le chignon
A pied, à cheval, en voiture
Les gendarmes mal inspirés
Vinrent pour tenter l'aventure
D'interrompre l'échauffourée
Or, sous tous les cieux sans vergogne
C'est un usag' bien établi
Dès qu'il s'agit d'rosser les cognes
Tout le monde se réconcilie
Ces furies perdant tout' mesure
Se ruèrent sur les guignols
Et donnèrent je vous l'assure
Un spectacle assez croquignol
En voyant ces braves pandores
Etre à deux doigts de succomber
Moi, j'bichais car je les adore
Sous la forme de macchabées
De la mansarde où je réside
J'exitais les farouches bras
Des mégères gendarmicides
En criant: "Hip, hip, hip, hourra!"
Frénétiqu' l'un' d'elles attache
Le vieux maréchal des logis
Et lui fait crier: "Mort aux vaches,
Mort aux lois, vive l'anarchie!"
Une autre fourre avec rudesse
Le crâne d'un de ses lourdauds
Entre ses gigantesques fesses
Qu'elle serre comme un étau
La plus grasse de ses femelles
Ouvrant son corsage dilaté
Matraque à grand coup de mamelles
Ceux qui passent à sa portée
Ils tombent, tombent, tombent, tombent
Et s'lon les avis compétents
Il paraît que cette hécatombe
Fut la plus bell' de tous les temps
Jugeant enfin que leurs victimes
Avaient eu leur content de gnons
Ces furies comme outrage ultime
En retournant à leurs oignons
Ces furies à peine si j'ose
Le dire tellement c'est bas
Leur auraient mêm' coupé les choses
Par bonheur ils n'en avait pas
Leur auraient mêm' coupé les choses
Par bonheur ils n'en avait pas


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