17 juil. 2011

JUJU - In Trance (2011) : Un ex-punk et un griot qui font mouche !

Deep Sahara - JuJu - In Trance


JUJU pour Justin Adams & Juldeh Camara
Brève présentation des deux musiciens et féérie d'une rencontre... Le hasard n'existe pas !
Justin Adams, fils d'ambassadeur anglais, ex-punk converti à l’Afrique.
RFI Musique : Quand votre attrait pour les musiques d’Afrique a-t-il commencé ?
Justin Adams : Tout cela remonte à mon enfance. J’ai vécu en Jordanie, puis en Egypte. J’y ai découvert des sons, des rythmes qui m’ont plu. Ensuite, au cours de la période post-punk des années 1980, j’ai découvert beaucoup de musiciens d’Afrique et du Maghreb qui venaient  jouer en Angleterre. J’ai commencé à cette époque à intégrer dans ma musique des éléments mélodiques ou rythmiques du monde arabe. [...]Un ami m’a donné une cassette enregistrée sur une radio à Paris. C’était une voix incroyable. J’ai écouté cette cassette pendant des années sans savoir qui chantait. Un jour, j’ai su : Najat Aatabou (chanteuse berbère marocaine) ! Notre rencontre, organisée grâce au festival Rio Loco, a été précédée par une courte résidence à Fès, au Maroc. J’ai abordé cet échange comme un étudiant. Je suis un guitariste un peu punk, pas très instruit en musique. Avec Najat et ses musiciens, j’ai appris à me glisser dans un répertoire qui n’était pas le mien. C’était un challenge. J’avais ajouté des frettes sur ma guitare pour pouvoir jouer les quarts de ton.

RFI Musique : A part Najat Aatabou, quelles découvertes avez-vous faites au Maroc ?
Justin Adams : Je suis impressionné par la richesse des propositions musicales du Maghreb et j’ai découvert énormément au Maroc. Le style ahwah par exemple, un genre traditionnel du Sud. J’étais au pied d’une montagne à Tafraout, un petit village berbère de l’Anti-Atlas. Une soixantaine de femmes assises en rond chantaient en s’accompagnant de percussions. J'ai mangé là le meilleur tajine de ma vie, en buvant du thé à la menthe. Ça a été une expérience incroyable. Pour tous les sens.
RFI Musique : Vous avez produit les disques du groupe touareg Tinariwen, vous travaillez avec un musicien traditionnel gambien et vous introduisez votre guitare dans le répertoire d’une chanteuse berbère. Ces projets musicaux avec des artistes du continent africain peuvent-ils se lire comme un éloge du métissage ?
Justin Adams : Pour moi, cette démarche a un sens très naturel. Toute la musique est métissage. Chacun le fait à sa façon. Quand j’écoute Elvis Presley, j’y entends de la musique noire, du blues, du country and western, dans lequel je perçois des caractères musicaux d’Écosse, d’Irlande, d’autres endroits d’Europe. Dans chaque musique, on peut trouver des éléments d'ailleurs.
RFI Musique : Pourquoi ce goût pour l’Afrique, que l’on retrouve également chez pas mal de vos collègues de la galaxie rock ?
Justin Adams : Il s’y exprime sans doute un besoin de retrouver du sens dans les racines, pour inventer une nouvelle identité. Mais attention, cela ne marche pas toujours. C’est comme la cuisine : on mélange des ingrédients. Parfois c’est trop salé, trop sucré ou bien trop cuit.

Juldeh Camara est un griot* né en Gambie. Il a grandi au fil des déplacements de son père aveugle, marabout et guérisseur. C'est ce dernier qui l'initie au ritti, un violon traditionnel à une seule corde. Il joue également du Talking Drum (le "tambour aux esprits" dans la culture spirituelle animiste)
Juldeh Camara a eu l'occasion d'écouter un des albums solo de Justin Adams, il s'en est imprégné tout en adaptant cette musique à son instrument, le ritti. Il est ensuite allé trouver Adams pour lui dire : "J'ai entendu votre musique et je sens qu'elle est connectée avec mon esprit". Début de leur collabration !
* Un griot est dépositaire de la tradition orale qui le charge de transmettre par le chant et la musique l'histoire du pays, de la spiritualité ou de ce que pense le peuple auprès de son auditoire et de ses interlocuteurs.




Sources :


Les voir :

Discographie
Soul Science (2007), Wayward - Justin Adams & Juldeh Camara
Tell No Lies (2009), Real World - Justin Adams & Juldeh Camara
The Trance Sessions (2010), Real World - Justin Adams & Juldeh Camara
In Trance (2011), Real World - JUJU


Ces sujets peuvent aussi vous intéresser

MUGAR kabily-touseg (1998)

JIMMY PAGE & ROBERT PLANT - No Quarter Unledded (1994)

VENGO - Un film de Tony Gatlif (2000)

GET UP STAND UP ! All Power To The People

NOS ANCÊTRES LES... AFRICAINS

BOUDDHA - Les nouveaux chemins de la connaissance

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire