30 août 2010

BASHUNG - 10 émissions des Radios Francophones Publiques

Téléchargeable depuis le site de la Radio Suisse Romande, "De l'Aube à l'Aube" a été la série d'émissions consacrées à la vie d'Alain Bashung, un rendez-vous dominical incontournable pour tous les fans de cet artiste hors norme durant l'été 2010 sur France Inter. La vie d’Alain Bashung radiographiée de la première à la dernière aube: 10 émissions que les Radios Francophones Publiques consacrent à Alain Bashung, au fil de l’été 2010. Réalisées par Gérard Suter et David Golan de la RSR-La Première. De l’aube à l’aube, pour découvrir l’œuvre musicale d’un immense artiste, timide et attachant.
Rencontres plurielles et singulières avec sa famille, ses amis, ses partenaires musicaux, toutes celles et ceux qui ont accompagné Bashung, rebelle céleste, à différents moments de sa carrière. Une série précieuse - inédite - qui mêle interviews, témoignages et archives. "Bashung soulève les passions", avancent Gérard Suter et David Golan qui ont produit et réalisé cette série de 10 émissions autour du chanteur, pour les quatre Radios Francophones publiques...

29 août 2010

JUSTICE - STRESS par Romain Gavras

Les Inrocks : Est-ce que vous pensez plus de 10 ans après La Haine, que la banlieue est mieux représentée dans le cinéma français ?
Vincent Cassel : Oui, mais c'est devenu formaté. C'est pour ça que j'aime beaucoup le clip de Justice réalisé par Romain Gavras qui a fait sauté au plafond tout le monde... Et puis c'est comme si il y avait besoin de justifier la colère des mecs alors qu'on les voit sortir de Montfermeil et des Bosquets : ça ne suffit pas, comme bonne raison, pour avoir envie de tout péter ?

Jus†ice, Stress from ROMAIN-GAVRAS on Vimeo.

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LA BANDE A BONNOT - Un Film De Philippe Fourastié (1968)

 

 

 

NADA

En 1974, Claude Chabrol réalise une adaptation d'un roman de Jean-Patrick Manchette paru dans la Série Noire : Nada, considéré depuis comme le prototype du nouveau roman policier français, ouvrage coupable d'avoir enfanté la vocation de petits auteurs qui pensent qu'il suffit d'injecter situations politiques et notations gauchistes pour oublier la littérature. Lorsqu'il écrit Nada, Manchette, conscient de recycler des formes périmées, plaque sur la description d'un fait divers politique (l'enlèvement de l'ambassadeur des Etats-Unis par un groupe anarchiste) la structure et la technique froide et béhaviouriste des romans de hold-up de Richard Stark (pseudonyme de l'écrivain Donald Westlake). Le livre utilisait une langue à la fois neutre et précise, dégagée de tout affect et subtilement sarcastique. Il fut immédiatement reproché à Chabrol les trahisons effectuées par rapport à l'oeuvre initiale. Nada de Manchette est une description à la fois crédible et stylisée d'un pompidolisme à base de provocations policières et de paranoïa agissante (Marcellin, le ministre de l'Intérieur d'alors, voyait un complot international partout) et une critique de la lutte armée comme agitation spectaculaire. "Le terrorisme gauchiste et le terrorisme étatique sont les deux mâchoires d'un même piège à cons", concluait Buenaventura Diaz (Fabio Testi), l'un des kidnappeurs nihilistes, seul survivant du coup de main, les autres ayant été massacrés délibérément par la police.

24 août 2010

MUGAR kabily-touseg (1998)

Un rassemblement rare d'une dizaine de joueurs de cadence celte et de rythme nord- africain berbère ...Les dialogues et les enchevêtrements provoquent lyrisme et rêverie. Il faut dire que Mugar est un groupe exceptionnel , constitué de fines gâchettes de la musique traditionnelle...On sent dans le jeu de Michel SikiotakisDalil,Nasredine Youenne Le Berre et leurs complices une rare attention à la musique de l'autre, des cliens d'oeil à des cultures courant de l' Irlande au Sahara ...Mugar ce n'est pas de la fusion mais du respect. ( Libération, BouzianeDaoudi, nov. 2005)

MATIN BRUN de Franck Pavloff

Je vais être clair et sans doute un peu abrupte : Sarko et sa clique rapprochée sont une bande de jean-foutre n'hésitant pas à fricoter avec la droite extrême en piétinant ses plate-bandes. Il répandent en France un puant relent de xénophobie, d'ostracisme et cherchent des boucs émissaires partout où ils sont incapables de donner des réponses politiques efficaces. L'État se fait de plus en plus répressif et commence par s'en prendre aux minorités ethniques, aux plus faibles économiquement, discrimine, exile et assassine ! Dans ce contexte explosif, les tirs essuyés par les forces de l'ordre ne m'apparaissent pas forcément condamnables et constituent une option de riposte légitime aux violences policières. QUAND L'INJUSTICE DEVIENT LOI, LA RÉBELLION EST UN DEVOIR.


23 août 2010

CASEY - ENNEMI DE L'ORDRE


Casey, de son vrai nom Cathy Palenne, est une rappeuse française d'origine martiniquaise. Elle vit aujourd'hui en Seine-Saint-Denis au Blanc-Mesnil.
Tout comme ses acolytes d'Anfalsh et de La Rumeur, Casey revendique son rap comme étant du rap de fils d'immigrés  et non du rap français. Les thèmes les plus souvent abordés dans sa musique sont les problèmes de racisme, les violences policières, ainsi que le passé esclavagiste et colonial de la France.

DE LA SERVITUDE MODERNE




21 août 2010

JIMMY PAGE & ROBERT PLANT - No Quarter Unledded (1994)

Yallah - The Truth Explodes.

Enregistrement : place Djema El Fna - Marrakech
Commentaire : DU ROCK PUR JUS !



20 août 2010

Romance (Film de Catherine Breillat - 1999)

Je ne peux pas dire que j'aime ce film. Il m'agace parfois, me dérange... et me fascine.
J'ai eu envie de faire un diaporama d'une scène entre Caroline Ducey & François Berléand parce qu'elle est, à mon sens (à mes sens), la plus sensuelle et la plus complice de toutes les relations que vit cette femme. En travaillant l'image, je me suis aperçu à quel point Catherine Breillat avait fait de ses cuts des peintures. Les inserts des regards, des mains, les mouvements aériens de la corde qui zèbrent les plans évoquent les détails d'un même tableau. J'ai appliqué une texture toilée, des contrastes dans les couleurs pourpres, chair et sombres pour accentuer les parts d'ombre et de lumière qui oscillent comme les sentiments des personnages, entre hésitation et détermination, entre le désir et la jouissance... La musique s'est imposée d'elle même, je ne saurais pas dire pourquoi... Le fichier original dans un format plus approprié est téléchargeable ICI.




"C'est moi qui le trompe mais c'est moi qui suis jalouse, parce qu'en fait, c'est lui qui ne veut plus faire l'amour avec moi. Ca fait six mois qu'on est ensemble. Il dit que c'est normal, que c'est une question d'appétence sexuelle. Mais moi je sais qu'en fait il n'aime pas les femmes.Il n'aime que ses copains.

Il dit qu'il vit avec moi. Mais ça s'appelle pas vivre. Je ne trouve pas juste de le tromper. En fait, je fais ça parce que j'y suis obligée. Autrement,je ne tiendrais même pas debout, je serais tout le temps avec lui, comme une sangsue. Parce que je suis totalement amoureuse. Et ce n'est pas un cadeau de la vie, je vous jure. Même si on est quand même arrivé à faire un enfant ensemble.

Tu parles. Je suis jalouse. A chaque fois qu'il termine la soirée tout seul, je viens le guetter sous ses fenêtres. Des fois même, je pénètre chez lui avec ma clé. Je suis très étonnée de constater qu'il dort. Qu'il est bien seul. Il appelle ça respirer. Mais moi, ça me fait étouffer. Et c'est injuste. J'ai tout un tas de discours sur l'amour. Je crois que je suis dans le vrai. Mais quand j'applique ça à la vie, ça fait une schizophrénie incroyable dans ma tête. Ce n'est pas vrai que je suis nymphomane Et d'ailleurs qu'importe. J'ai une exigence incroyable d'absolu.

Une nuit, je suis rentrée chez lui une fois de plus. On s'était disputée encore sur ce qui s'appelle l'amour et ce qui existe entre un homme et une femme. Il m'a dit que je délirais et que tout ça n'existait pas, que tout les couples finissent comme moi et lui.

Je me suis encore traînée dans la nuit. Et j'ai fait l'amour comme on s'ouvre les veines. Quand je suis revenue, il dormait sans aucun soupçon. Ça ne pouvait pas durer comme ça. Que je sois seule à souffrir. Alors, j'ai rebroussé chemin vers la cuisine, j'ai ouvert le gaz. Et je suis repartie."

BILLIE HOLIDAY - Bitter Fruit (2004)



STRANGE FRUIT
Southern trees bear strange fruit
Blood on the leaves
Blood at the root
Black bodies swinging in the southern breeze
Strange fruit hanging from the poplar trees
Pastoral scene of the gallant south
The bulging eyes and the twisted mouth
The scent of magnolia sweet and fresh
Then the sudden smell of burning flesh
Here is a fruit for the crows to pluck
for the rain to gather
for the wind to suck
for the sun to rot
for the tree to drop
Here is a strange and bitter crop

Composed by Abel Meeropol (aka Lewis Allan)
Originally sung by: Billie Holiday


19 août 2010

PATTON - de Franklin J. Schaffner (1970)

Tueur de cafard - TARDI (1993)

Angleterre 1944. Le général Patton fait un discours devant plusieurs centaines de soldats de la 3ème armée peu avant le débarquement en Normandie. Ce sont les premières images du film et le personnage est campé, un chef guerrier au franc-parlé, colt SA 1873 à crosse ivoirine au ceinturon, cravache en pogne, gants de cuir noir et bagues aux doigts. George Patton croyait en la réincarnation et son karma dans les différentes vies ne variait guère, c'était un guerrier qui avait été (et serait?) de toutes les grandes batailles. L'érudition du gaillard passionné d'Histoire est établie ainsi qu'une forte propension aux coups de gueule et aux déclarations intempestives qui étaient loin de ravir sa hiérarchie. Détesté ou adulé, ce personnage interprété par George C.Scott (également général Turgidson dans Docteur Folamour !)à l'écran, est une des figures marquantes de cette période de la seconde guerre mondiale... Il meure dans un accident de voiture en décembre 1945. Le commentaire de fin dans le film, attribué à Omar Bradley (interprété par Karl Malden), dit qu'il n'aurait de toute manière pas survécu à la paix retrouvée... On peut penser qu'avec la guerre froide & toutes les opérations de renseignements militaires menées en sous main dans les pays satellites des grandes puissances, Patton aurait en effet peut-être eu la nostalgie de la confrontation directe.



18 août 2010

KENY ARKANA & Le Front De La Haine

Avril 2007,en pleines présidentielles, des personnes mal intentionnées proches ou appartenant au FN ne trouvèrent rien de mieux à faire que de détourner le clip "La Rage" de Keny Arkana ainsi que les paroles de sa chanson "Nettoyage au Karcher" à des fins de propagande. Largement diffusé sur YouTube et les sites et forums affiliés aux Font National, ainsi que sur le site officiel du FN des alpes maritimes, le nauséabond montage vidéo fit son petit bonhomme de chemin jusqu'à ce que Keny et son entourage s'en aperçoivent. La riposte fût à la hauteur de l'outrage ! Les crypto-nazillons & les néo-fafs du FN s'en sont pris plein la face car la rappeuse militante n'a pas pour habitude de mâcher ses mots et c'est l'occasion qui fait le lascar ! L'opportunité de descendre en flèches au curare les partis institutionnels était trop belle...

LE PRÉSIDENT - Henri Verneuil / Michel Audiard (1961)

Le Président est adapté du roman éponyme de George Simenon.

Le synopsis :  Ancien président du Conseil, Émile Beaufort consacre l'essentiel de son temps à écrire ses mémoires qu'il dicte à sa secrétaire, Mlle Millerand.

16 août 2010

A LAS BARRICADAS (Espagne 1936)

La Varsovienne -
A Las Barricadas

La Varsovienne est un vieux chant polonais, écrit en 1893. Repris par le poète polonais Wacław Święcicki en 1897, il devient le chant de protestation des internés sous le régime tsariste. Il est très populaire en Russie, dans les périodes révolutionnaires de 1905 et 1917


Chant des anarchistes espagnols en 1936.
Repris une nouvelle fois, il devient le chant des combattants de la Confédération Nationale du Travail (CNT) et de l'Association internationale des travailleurs (AIT)

Negras tormentas agitan los aires,
Nubes oscuras nos impiden ver.
Aun que nos espera el dolor y la muerte,
Contra el enemigo nos llama el deber.
El bien mas preciado es la libertad.
Hay que defenderla con fe y valor.
Alza la bandera revolucionaria

LES TUPAMAROS - Prendre aux riches pour donner aux pauvres !


Les Tupamaros (officiellement Mouvement de Libération Nationale -Tupamaros, MLN-T) sont un mouvement politique uruguayen, d'extrême-gauche, qui prôna l'action directe et la guérilla urbaine dans les années 1960 et 1970. Il est aujourd'hui légaliste et intégré au Front large, et se rapproche plus d'une gauche classique que de l'extrême-gauche, devenant peu à peu un parti de gouvernement, qui revendique toutefois toujours poursuivre un objectif révolutionnaire, mais désormais par des moyens légaux et progressifs.

CLOSED ZONE

Le réalisateur israélien (directeur de l'animation de "Valse avec Bachir") Yoni Goodman a rapporté le drame humanitaire de Gaza dans un dessin animé.
Le film d’animation dépeint la lutte de survie d’un demi-million de Palestiniens fermés au monde extérieur.
Dans le film de 90 secondes « Zone fermée », il est relaté les efforts d’un héros pour quitter la région et les obstacles qu’il rencontre.
Réalisé pour une organisation d’aide soutenant la lutte pour la liberté des Palestiniens (Ce film a été produit par l'ONG israélienne Gisha), le film met l’accent sur le désespoir des Palestiniens.
Le réalisateur Yoni Goodman relate qu’il a souhaité faire ressortir la dimension humanitaire en avant plan afin que les individus puissent voir la situation en vue de faire une réflexion pour assurer le changement de la situation.
Ce personnage est "un peu enfant, un peu adulte, un peu arabe et un peu juif", explique-t-il dans le making-of de "Closed zone".


Closed Zone
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PETIT HOMMAGE à Stéphane Guillon évincé de radio france !




SOPHIE HUNGER - Le Vent Nous Portera (Noir Désir)

RISE UP !


NTM vs TRUST

SCALPEL - Libérez-les

LA COMMUNE DE PARIS (du 17mars au 28 mai 1871)


Gouvernement insurrectionnel principalement ouvrier, la Commune de Paris a dominé la capitale de mars à mai 1871. D’abord née d’un sentiment patriotique parisien issu de la guerre franco-allemande de 1870, elle prend également le visage d’un mouvement social. Mêlant blanquistes, proudhoniens et jacobins, elle aspirait à une république basée sur l’égalité sociale. Toutefois, par manque de consensus, de temps, de moyens mais aussi parce qu’elle doit s’imposer face au gouvernement versaillais d’Adolphe Thiers, elle n’a pas la possibilité d’atteindre ses objectifs. En effet, la Commune est littéralement écrasée dans le sang, une fin terrible qui fait d’elle le mythe du mouvement ouvrier. Qualifiée de guerre civile ou de lutte des classes, comme l’affirme Karl Marx, cette période ouvre la voie à une nouvelle organisation sociale, qui ne serait plus régie par le profit capitaliste.

CHARLIE BAUER - HOMME DE LUTTES, HOMME DE VIE

Fin des années 1950, Charlie Bauer, alors adhérent aux Jeunesses Communistes, rompt avec les directives du Parti qui a voté les crédits de guerre pour l’intervention militaire en Algérie.
Dès lors, il se radicalise dans ses luttes contre les injustices sociales en pratiquant la propagande par le fait - expropriation, redistribution de la marchandise, attaque de train, aide aux désertions... -, s’implique au côté du FLN contre la guerre coloniale en Algérie - détournements et vols d’armes, d’explosifs, collectes de fond...
Il est arrêté, torturé, et effectuera vingt-cinq ans de prison dont neuf en Quartier de Haute Sécurité. Son intransigeance, sa radicalité se confirment, et aujourd’hui même, au moyen du verbe armé ; il combat toutes les injustices, tous les enfermements.
Sa pédagogie demeure révolutionnaire, en faisant de l’insoumission et de la conquête des droits son concept, par un procédé de critique sociale qu’il pratique en temps que sociologue.
Charlie Bauer est l’auteur de Fractures d’une vie (Agone,2004 / éditions Mémoires sociales). Le  redresseur de clous (Le Cherche Midi - Éditeur)

You Say WOT ?

SHURIK'N - Où Je Vis

Geoffroy Mussard, alias Shurik'N, Shurik'N Chang-Ti ou bien encore Jo, est un rappeur marseillais d'origine malgache et réunionnaise né en 1966. Il est membre du groupe de rap IAM, fondé en 1989.
Adepte de la spiritualité taoïste, fin connaisseur des cultures asiatiques, Geoffroy Mussard pratique un grand nombre d'arts martiaux notamment le kung-fu et l'Aïkido. Il n'hésite pas à établir un parallèle entre ses deux passions, arts martiaux et rap, estimant que toutes deux permettent de suivre des lignes de conduite bénéfiques et développent l'esprit ; pour lui, le rap est une forme d'art martial. Il a exercé le métier de chaudronnier...
Shurik'N a commencé le rap en 1986 avant de participer à la fondation du groupe IAM, en 1989. Il réalise avec succès son premier album solo intitulé Où Je Vis en 1998, double disque d'or; un album très sombre évoquant la misère, la manipulation médiatique, la jeunesse perdue, en dépit du morceau "Oncle Shu" qui fait la part belle au vocabulaire asiatique, notamment relatif aux samouraïs. Shurik'N a produit et réalisé l'ensemble des morceaux de cet album.
Shurik'N est le frère du rappeur Faf Larage, avec lequel il sort l'album «La Garde» en 2000. Il participe aux albums d'IAM : L'École du micro d'argent (1997), Revoir un printemps (2003) et Saison 5 (2007). Il a également réalisé l'album de Saïd, artiste soul du label 361 Records, dirigé par Akhenaton.
Dans une interview donnée à Cosca Tv en septembre 2009, Shurik'N annonce avoir déjà composé 14 titres en vue de son prochain album, incluant notamment deux featurings avec Saïd et Akhenaton. (Wikipedia Source).


BiG TANX  :  haanni95

RECTAL TOUCH 2 (Les Grandes Bouches - Bernie Bonvoisin)

ROBERT PLANT and The Strange Sensation

La carrière solo de Robert Plant (ex-chanteur du Led Zep' pour les afficionados) est en dents de scie. Peut-être parce qu'il n'a jamais voulu se répéter, ce qui aurait été beaucoup plus facile et lucratif, il est passé par des zones d'ombre tout en cultivant un éveil intérieur qui trouve son expression dans les différentes rencontres musicales, culturelles, ethniques qui composent son univers. En 2005 sort l'album "Mighty Rearranger" ainsi qu'un DVD intitulé Robert Plant and the Strange Sensation. Le son du groupe intègre des influences orientales et plus particulièrement touarègues. Les guitares créent des spirales mêlant distorsion et nappes de velours. La voix de Plant y est posée tout en apportant une densité et une profondeur quasi mystiques à des rythmiques basses / batterie imparables, inexorables...
Le texte de "Shine It all around" fusionne efficacement avec la musique, c'est un appel d'air, une bouffée d'oxygène. D'une apparente simplicité, ce morceau jaillit comme une source bienfaisante, porteuse d'espoir et de détermination.


This is the land where I live 
Paint it all over golden
Take a little sunshine spread it all around
This is the love that I give
These are the arms for the holding
Turn on your love light shine it all around
Shine it all around, shine it all around
These are the times of my life
Bright and strong and golden
This is the way that I choose when the deal goes down
This is the world that I love
Painted all over troubled
Take a little sunshine shine it all around
End a little sign now, spread it all around now
Hine it all around now, when the deal goes down now
Shine it all around, Shine it all around
This is the heart of the man
This is the heart of the matter
Break a little bread now spread it all around
E a little bread now, all around
Shine it all around, shine it all around

FURAX - État Des Lieux (2006)

- On va dans le mur -

haanni95 m'a fait tourné ce post avec ce commentaire :
"Voilà juste une petite découverte ! Furax un MC qui rappe depuis assez longtemps. J'aime bien après c'est spécos ! Soit on aime soit on n'aime pas :p"
Merci gars, je confirme : lyrics mordants, véritable écriture, flow hardcore et samples lanscinants...

La révolution est un acte de violence


La révolution n'est ni un dîner de gala, ni une œuvre littéraire, ni un dessin, ni une broderie.
On ne la fait pas avec élégance et courtoisie.
La révolution est un acte de violence... (MAO TSÊ-TUNG)



Cette phrase de Mao apparaît au début du film de Sergio Leone :

ZONE AUTONOME TEMPORAIRE - TAZ The Temporary Autonomous Zone

Avec son livre "TAZ", Hakim Bey est entré dans la légende. Il est, depuis, un héros de la contre-culture. Altermondialistes, ravers, hackers et autres rebelles lui vouent un culte secret. Pour Bey, la révolution a déjà commencé.
Au début, en 85, il y eut un livre: "TAZ". C'était la première apparition d'Hakim Bey. Le premier à avoir cru en ce brûlot, c'est Jim Flemming, fondateur d'autonomedia, une maison d'édition indépendante de Brooklyn. Depuis sa première parution en 85, TAZ a été traduit dans une douzaine de langues et s’est vendu à plus de 20 000 exemplaires. Sans compter la myriade d'éditions pirates distribuées sur le net, parce que tous les écrits d’Hakim Bey sont libres de droits. Soufisme, utopies pirates, anarchisme, terrorisme poétique: Bey le prolifique a publié des dizaines d’essais.
Hakim Bey vit à l'abri des medias. Et pour se protéger, il fixe ses propres règles à ceux qui veulent l'approcher.
Il se peut que Hakim Bey soit une identité partagée par plusieurs auteurs à tendance anarchiste, dont Wilson. L'objectif étant de mettre en avant leurs idées, et non pas l'auteur.
Le livre : La TAZ ne se définit pas. Des "Utopies pirates" du XVIIIe au réseau planétaire du XXIe siècle, elle se manifeste à qui sait la voir, "apparaissant-disparaissant" pour mieux échapper aux Arpenteurs de l'État. Elle occupe provisoirement un territoire, dans l'espace, le temps ou l'imaginaire, et se dissout dès lors qu'il est répertorié. La TAZ fuit les TAZs affichées, les espaces "concédés" à la liberté : elle prend d'assaut, et retourne à l'invisible. Elle est une "insurrection" hors le Temps & l'Histoire, une tactique de la disparition.
Le terme s'est répandu dans les milieux internationaux de la "cyber-culture", au point de passer dans le langage courant, avec son lot obligé de méprises et de contresens...


Tracks - Hakim Bey - part 1

ET SI ON FERMAIT LA BOURSE !...

La pertinence de l'émission "Là-bas si j'y suis" de Daniel Mermet sur France Inter n'est plus à démontrer.
Difficile de faire une liste exhaustive des thèmes abordés tant ça foisonne. Plus qu'une simple émission, c'est un réseau qui débarque sur les ondes radio et poursuit sa route au travers d'Auditeurs Modestes & Géniaux.
Récemment D.Mermet interviewait Frédéric Lordon, économiste, directeur de recherche au CNRS & chercheur au Centre de Sociologie Européenne. La proposition de départ  formulée par Lordon est la suivante :
" C’était il y a un peu plus d’un an : les gouvernements secouraient les banques aux frais du contribuable. Mission accomplie. Mais à quel prix ? L’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) évalue à 11 400 milliards de dollars les sommes mobilisées par ce sauvetage. Soit 1 676 dollars par être humain... Mais la finance n’est pas qu’affaire de banquiers. C’est aussi celle des actionnaires. Une proposition pourrait ne pas leur plaire : fermer la Bourse."
Quand une idée est bonne, on ne la partage jamais trop. La version intégrale de cet entretien a donc toute sa place sur ce blog. D'autres infos sont également consultables ICI ou encore .


On ne connait pas encore, en ce mois d'août 2010, ce que sera la grille des programmes de France Inter à la rentrée. Comme le disait Audiard : "Les cons ça osent tout, c'est même à ça qu'on les r'connait !". Je vous invite donc à une brève lecture pour garder le sourire en ces temps difficiles. 

« La meilleure forteresse des tyrans c’est l’inertie des peuples »
Machiavel

ROSA, LA VIE. LETTRES DE ROSA LUXEMBURG Textes choisis par Anouk Grinberg

De la prison où elle est enfermée pour avoir milité contre la guerre, Rosa Luxemburg écrit à ses amis. A sa très chère Sonia Liebknecht, l’épouse de Karl, elle confie ses fragilités, son amour de la vie, de la musique, de la botanique. A Mathilde Wurm, son ancienne amie qui ne cesse de se lamenter depuis qu’elle et son mari député ont soutenu la guerre, elle oppose un mépris d’acier. A Hans Diefenbach, qui mourra au front en 1917, elle parle littérature. En dépit des mois d’isolement, sa volonté reste intacte, et sa droiture est sans compromis. Quand elle sort de prison, c’est pour participer à l’insurrection spartakiste de janvier 1919, qu’elle juge toutefois vouée à l’échec ; arrêtée, elle sera assassinée le 15 janvier  avec Karl Liebknecht par les corps francs, cancer sécrété par la social-démocratie. C’est le prélude d’une série d’assassinats politiques qui débouchera sur le nazisme. « Moi, je n’ai jamais rien lu qui rende aussi heureux », écrit la comédienne Anouk Grinberg, qui a interprété ces lettres sur scène en 2009...

LETTRES A VICTOR HUGO - LOUISE MICHEL Par Anouk GRINBERG (et Michel PICCOLI)

CITATION :
"On croit connaître Louise Michel : c’est la « Vierge rouge » de la Commune, c’est la révolutionnaire, c’est la pasionaria de la Commune et de la Troisième République. C’est aussi une station de métro et, ici ou là, des rues… Et après ? Pas grand-chose, pas une phrase, pas un mot.
Sait-on bien que cette exaltée de l’amour de l’humanité, si radicale et si directe dans ses excès souvent, a même été déclarée « malade mentale » et donc irresponsable, en 1890. Vaine et retorse tentative d’évacuation d’une personnalité encombrante…
Et pourtant Victor Hugo ne la jugeait pas si folle ! Leur correspondance en atteste, et même des sentiments au-delà de l’Amitié - dont tous deux gardent éternellement le mystère. Des lettres, des rencontres, des déceptions parfois… Seules les lettres de Louise Michel demeurent où les mots de Victor Hugo y transparaissent, et des poèmes, comme des baumes sur des plaies béantes.
Anouk Grinberg lit Louise Michel. Après les lectures de Rosa Luxembourg (Rosa la Vie), c’est avec tendresse et fougue qu’Anouk Grinberg glisse sa passion dans celle, brûlante, de Louise Michel. Passion des mots, des gestes, passion d’amour et de douleur… et désarroi aussi devant l’incommensurable détresse humaine, devant tous ces « petits pieds » que nulle main ne parvient à réchauffer." (source)


EÛT-ELLE ÉTÉ CRIMINELLE...

est une initiative pertinente dans la production de fictions, de documentaires ou encore de films expérimentaux. Le synopsis de ce court-métrage, réalisé & écrit par Jean-Gabriel Périot se résume à cette phrase : France, été 44, à la libération. Je n'ai rien à ajouter, regardez et vous comprendrez.


Préférer MU - No pass - (43 Mo)

ANTIFA - Chasseurs de skins

Paris debut 80 le mouvement Skinhead, devenu en Angleterre un repaire à nazillons déboussolés, arrive en France et s'apprête à  défrayer la chronique pour la décennie à suivre, à coup de provocations et de crimes racistes.
Les rues de Panam sont devenues leur territoire et leurs cibles sont en priorité les punks, les anars, les gauchistes et tous ceux dont la couleur de peau n'est pas celle des "faces-de-craie"
Des bandes se forment alors et se lancent dans une véritable guérilla urbaine pour contrer l'offensive fasciste.
Ils sont les Red Warriors, les Ducky Boys ou les Ruddy Fox. Les jeunes parisiens vont les surnommer « chasseurs de skin ».
Leur motivation : combattre le fascisme et les actes
racistes par tous les moyens nécessaires, quitte à retourner contre leurs adversaires la violence qu'ils emploient.
ANTIFA est non seulement l'histoire d'une culture, le mouvement skinhead mais aussi l'histoire des bandes qui ont créé un antifascisme autonome, urbain et ultra violent aujourd'hui reconnu partout en Europe.

Carnet de Route : UN AUTRE MONDE EST POSSIBLE

Ce film est le résultat de la participation de Keny Arkana, en 2004, à la fondation du collectif La Rage du Peuple qui milite "pour « une colère positive, fédératrice, porteuse d'espoir et de changement ».
Elle est intervenu dans de nombreux forums altermondialistes en Afrique et en Amérique du Sud et a tourné le documentaire au fil de ses pérégrinations au Brésil, au Mali, au Mexique et en France.
Cette video accompagne le cd "Entre Ciment et Belle Étoile" sorti en 2006. Une perle tant musicale qu'au niveau des lyrics. Une bombe dans le rap héxagonal où certains ont tendance à s'endormir sur leurs royalties...
"L'argent pourrit les gens" n'est il pas ? Bref 19 titres au compteur dont "La Rage", "Nettoyage au Karcher", "Cueille La Vie" ou encore "Prière" mais bon tout l'album raconte un parcours, une pensée qui refuse la résignation, un éveil perpétuel et autant de combativité que d'amour.
6 années après, l'écho est toujours là, l'impact est tout aussi puissant.

Réalisation : Bass / Clem
Images Mali : Keny / Clem - Images Brésil : Keny - Images Argentine : Keny / Clem / Ben - Images Bombay from Work in Progress (parodevi@vsni.net.in) - Images Chiapas : Keny / Essia / "EZLN : 20/10 El fuego y la palabra" - Musique : Beatmakers > 7eme ciel / Matt / SaIZ  Traditionnels : Mohamed Cisse / Los Preciosos / Carios Con Compañeros - Interviews : Keny / Pam / Micky / Bass / Clem - Photos : Clem / Keny

"Cries leur qu'on est le monde
  Que le peuple finira par vaincre
  Qu'ils ont le chiffre
  Qu'on a le nombre
  Et que la rue nous appartient"  


THE CLASH in Muenchen (1977)

Si comme moi vous avez toujours une bonne montée d'adrénaline à l'écoute d'un album des CLASH  et si vous êtes encore à la recherche de bonnes vieilles vidéos de derrière les fagots alors ce concert filmé lors d'une tournée en Allemagne juste après la sortie de leur premier LP risque bougrement de vous rappeler ce qu'est l'énergie à l'état brut. Quand le rock rime avec efficacité, activisme et prestation scénique sans chichi ! Les morceaux sont enchainés comme des tirs à l'aka47. Le "Police And Thieves" de Junior Murvin est à lui seul un hymne rebelle et militant. White Riot, Garageland électrisent autant par le son sans concession de la Gibson de Mick Jones et de la Fender Telecaster de Joe Strummer que par les jeux de guiboles et les rictus survitaminés de ce dernier.

UNE FEMME A SACRIFIER - 1974 - Masaru KONUMA

Quelle est la place du voyeur au sein de la société ? Vous savez, ce genre d’individu qui prend plaisir à observer avec attention les corps dénudés d’hommes ou de femmes. Son regard est un moyen de jouissance, sans même avoir le besoin de toucher, il sait profiter pleinement de ce qu’il voit. En fait, c’est un peu comme un spectateur au cinéma ? Alors jusqu’où se cache la part de voyeurisme de chacun ?
Une femme croise furtivement son ancien mari, un homme recherché par la police. Quelques jours plus tard, l’homme vient la kidnapper, il l’emmène dans un coin isolé où il pourra satisfaire son plaisir de voyeur.
Entre ces deux personnages, une frontière très claire apparaît dès leur premier croisement de regard. D’un côté, une femme pure et magnifique, portant une ombrelle blanche, signe de l’innocence. De l’autre, un homme dont le regard est fermement fixé sur les fesses d’une petite fille. Autrement dit, le réalisateur Masaru Konuma oppose pureté au vice, une opposition qu’il compte faire exploser par la suite, en renversant totalement le rapport de dégoût. En effet, en appuyant bien le regard étonné de la femme voyant un adulte observé une petite fille, il en résulte un sentiment de dégoût et de rejet, difficile d’adhérer à un pervers décomplexé. Konuma n’a plus qu’à jouer avec cela pour nous étonner !

L'HOMME SEMENCE de Violette AILHAUD

Certains livres transpercent l'âme et les tripes aussi sûrement que les blessures qui ne cicatrisent jamais, les amours perdues, les faux pas, l'irréversibilité des désenchantements du cœur tout comme les joies et les fou-rires arrachés aux détours du chemin. Le livre de Violette Ailhaud raconte en quelques pages une histoire de femmes, l'histoire d'un village, la petite histoire de toutes les "grandes guerres", l'amour et le désir d'une femme et de celles qui l'entourent aux prises avec une réalité où la violence du monde a laissé un énorme vide, là où l'existence ne tient plus qu'à un fil...
Cette histoire c'est aussi le récit d'un combat, la résistance des gens qu'on ne consulte jamais quand les gouvernants décrètent la boucherie, quand l'homme a oublié d'où vient la vie...
J'ai pris la décision de mettre ce livre en partage parce que c'est un livre rare dans tous les sens du terme. Il est possible que vous ne le trouviez pas à la librairie au coin de la rue de votre quartier. Un lien pointe donc vers son téléchargement en version PDF en bas de cet article.
Un livre c'est aussi un objet qu'on aime à caresser pour l'émotion qu'il nous inspire. De plus, il s'agit d'une petite maison d'édition : Collection main de femme. C'est pourquoi vous pouvez également soutenir cet éditeur en achetant cet ouvrage par exemple ICI

Je vous laisse découvrir la préface et puis c'est à vous de voir ...

Préface
Le Saule Mort*, le 19 juin 1919.
J'ai décidé de raconter ce qui s'est passé après l'hiver de 1852 parce que, pour la seconde fois en moins de 70 ans, notre village vient de perdre tous ses hommes sans exception. Le dernier est mort le jour de l'Armistice, le 11 novembre dernier.
Pour nous les femmes, il n'y a pas victoire mais vide et je joins mes larmes à celles de toutes les femmes, allemandes ou françaises, qui errent dans leur maison sans hommes. Je pleure ces mains fauchées faites pour nous caresser et tenir la faux pendant des heures. J'avais 16 ans en 1851, 35 ans en 1870 et 84 aujourd'hui. A chaque fois, la République nous a fauché nos hommes comme on fauche les blés. C'était un travail propre. Mais nos ventre, notre terre à nous les femmes, n'ont plus donné de récoltes. A tant faucher les hommes, c'est la semence qui a manqué.
L'histoire que je raconte aujourd'hui, au soir de ma vie, s'est déroulée en provençal. A l'époque nous n'avions d'autre langue que celle-ci, reçue de nos parents. L'idiome provençal-le patois disent les cracheurs-est ma langue maternelle et je l'admire pour sa résistance. Pourtant, j'ai choisi d'écrire notre histoire en français pour que ce dont je témoigne se répande au delà de notre région et parce que j'aime aussi cette seconde langue. Je l'ai apprise, je l'ai adoptée comme on adopte une patrie, je l'ai enseignée. C'est celle de cette République pour laquelle nos hommes ont donné leur vie d'un coup et nous les nôtres pendant toute notre vie de femme.
                          Violette Ailhaud

J'avais Les Gants

J'ai mangé des fruits au goût de chair
Celle des femmes dont la peau
Fait trembler les mains
J'avais les gants de ceux qui empruntent
Sans empreintes mais du gros oeuvre la force
Allo bibiche je n'entends rien
Mamour tue moi si j'ai trahi
mords moi encore les seins
Et donne tes coups de latte dans la nuit
Mes néons ont rongé tes nuits
Mes néons ont rongé tes rêves
Ils ont éclairé les phalènes mangé ma bouche
Je suis né mangé de l'intérieur
Je suis né pour t'aimer né pour t'aimer
Tué dans l'oeuf j'ai refait la coquille
Coquine j'ai mangé ton blanc ton jaune
Comme un sang nouveau
Siphonné sucé gobé la vie ta vie nos vies
Je n'offre qu'un ego dégueulasse
Je t'offre ce mégot qui vient de Jamaïque


15 août 2010

LE POEME DE BONNIE


HISTOIRE DE BONNIE ET CLYDE

Vous connaissez la vie de Jessy James
Et de son trépas tragique
Mais si vous aimez lire
Avant de vous endormir
Voici l'histoire de Bonnie et Clyde

Bonnie et Clyde Barrow
C'est le fameux gang
Le crime est leur empire
Ils volent ils pillent ils tuent
Et celui qui trahi
signe sa fiche d'agonie

On les traite de tous les noms de la terre
Les tueurs au cœur de pierre
Mais je le dis avec fierté
Quand j'ai rencontré Clyde
Il était honnête pur et brave

Les flics ont tout gâché
Ils l'ont enfermé piétiné écrabouillé
Jusqu'au jour où il m'a dit
La liberté pour moi c'est fini
Puisque les flics ne veulent pas de nous sur terre
Je leur donne rendez-vous en enfer

En bas la route est noire
Les États n'ont pas de frontières
Nous ne seront plus jamais punis
Pour des crimes qu'on n'a pas commis

De remonter la pente aucun espoir
À peine installés le soir
C'est l'invitation à la valse
Mitraille pétards Ratatatata

Ils partiront tous les deux ensembles
Couchés côte à Côte au cimetière
Les flics déposeront leurs armes
Une mère versera une larme
Pour pleurer la mort de Bonnie et Clyde
***
Bonnie and Clyde,meurtriers en couple
Fin des années 1920, début des années 1930, l'Amérique en crise suit avec passion l'aventure criminelle de ce jeune couple uni par l'amour.
Une petite serveuse. Une blonde dont les boucles ont des reflets roux. Il y en a mille comme elle. Mille dont le joli minois et la fraîcheur font tourner la tête des hommes.

Bonnie Parker n'a rien d'exceptionnel. Ni grande ni petite. Mince, presque frêle. Elle aime la mode et le rouge. Le rouge qui claque. Le rouge passion.
C'est une Américaine moyenne. Un peu frivole. Un peu fleur bleue. Presque ordinaire. S'il n'y avait ce regard. Cette détermination dans le regard que l'on remarque sur toutes les photos de l'époque. Avec quelque chose de sauvage aussi, de presque animal au fond des yeux. Issue d'une famille modeste, Bonnie Parker
est une jeune fille cultivée. À la high school de Cement City, elle était même une excellente élève. Elle écrit des poèmes.
Mais au Marco's Cafe de Dallas, où elle travaille, elle s'ennuie à mourir. Sert des hommes dont le regard s'appesantit parfois sur elle. Et pas uniquement pour commander une bière. Elle les ignore. Elle les méprise. Du haut de son mètre soixante-cinq, Bonnie n'a pas envie de petites histoires médiocres.
D'étreintes furtives derrière le comptoir. Elle rêve d'aventure. Se voit en héroïne romantique et, pour remplir ces journées qui s'étirent en longueur sous l'écrasant soleil texan, elle tue le temps en dévorant des revues à l'eau de rose. Non, pas un regard pour ces hommes qui traînent au bar. Pas son genre. Et puis les loosers, elle a déjà donné.

La jeune fille s'est mariée à 16 ans avec Roy Thornton qu'elle avait rencontré un an plus tôt. Elle a cru que c'était lui. Elle a cru que c'était l'amour avec un grand « A » et la midinette qu'elle était s'est même fait tatouer sur la cuisse deux cœurs enlacés avec leurs noms.
Bonnie et Roy. Elle aurait dû attendre un peu avant de se marquer la peau à vie. Un an à peine après leur mariage, Roy Thornton se retrouve en prison pour meurtre.
Mauvaise pioche. Les rêves de Bonnie en prennent un coup. Elle rumine sa peine. N'est pas loin de déprimer. Mais garde tout de même cette flamme au fond de l'œil.
Cette soif d'absolu. Elle va pouvoir l'étancher lorsque son chemin va croiser celui de Clyde Barrow. À West Dallas, où Bonnie est venue rendre visite à une amie.

On est en 1930. L'Amérique vient d'être secouée par le crash boursier de 1929, le fameux mardi noir. Les entreprises font faillite par milliers, les banques ferment et les particuliers trinquent. Près d'un quart de la population se retrouve au chômage et les files d'attente à la soupe populaire s'allongent.

Clyde Champion Barrow, en fait Clyde Chestnut Barrow, n'a pas vraiment le profil du prince charmant. Pas très grand, brun, ce troisième rejeton d'une famille de huit enfants a cependant un je-ne-sais-quoi qui plaît aux femmes. Est-ce ce petit air effronté, cette insolence dans l'œil sombre ? Est-ce cette mèche rebelle ?
Ou cette mine de mauvais garçon qui s'assume ? En tout cas, cela se sent : lui qui n'a jamais été doué pour les études sait ce qu'est la pauvreté.

Le regard condescendant des autres. Son père a dû abandonner sa ferme à Telico, au Texas, pour ouvrir une station-service à Dallas. Clyde Barrow l'aide rarement. C'est un jeune hâbleur, tendance glandeur. Un joueur qui aime miser gros. Et se procurer des frissons en volant. Il commence par de menus larcins avec son frère Buck, vole des dindes qu'il revend après. Puis des voitures.

Bonnie et Clyde. Quand ces deux-là se croisent, ils ne savent pas qu'ils vont devenir un couple de légende. Les Robin des Bois de la Grande Crise.
Les Roméo et Juliette de la Dépression. Amants magnifiques et maléfiques. Ils ont respectivement 20 et 19 ans. Rien à perdre. Envie de vivre. Quitte à devenir des criminels.
Romantiques certes, liés par une folle passion, un amour violent et puissant, mais criminels tout de même. Ce qui les relie ? Leur égal souhait d'exaltation. D'enivrement.
Ce qui les rend populaires ? L'impression qu'ont certains Américains, touchés par la crise, d'être vengés par eux. De prendre leur revanche sur les banquiers qui les spolient.

L'aspect romanesque de leur folle cavalcade n'est pas pour déplaire à une Amérique qui s'enfonce dans la morosité. Comme des Gavroche tout étonnés par leur propre audace, les deux tourtereaux adorent se prendre en photo, l'air conquérant, tendrement enlacés sur le capot d'une voiture. C'est ainsi qu'une photo de Bonnie, cigare au bec, a fait le tour des États-Unis. On l'a cataloguée en excentrique, audacieuse égérie alors qu'en fait elle fumait des Lucky Strike.

Le début de la « collaboration » de Bonnie et Clyde interrompue par plusieurs arrestations de Clyde commence en 1932. Rapidement, ils sèment la terreur dans plusieurs États américains : Texas, Oklahoma, Missouri, Louisiane, Nouveau-Mexique… Et vont crescendo dans les délits commis. Commerces dévalisés, attaques à main armée, braquage de stations-service, de banques et, pour finir, meurtres. Douze au total. Douze personnes, en majorité des policiers, tués froidement, sans état d'âme.

Le premier de la liste, en avril 1932, est le propriétaire d'une bijouterie, John Bucher. Bien que Clyde affirme qu'il était dans la voiture au moment de la fusillade, il est désormais fiché et recherché par la police de même que son compère Raymond Hamilton, un ami d'enfance, pour meurtre.
Ensuite, c'est l'enchaînement, avec deux autres policiers, assassinés à Atoka, alors qu'ils étaient sur la trace des fuyards.
Chez ce couple de criminels, qui est en réalité un gang, le gang Barrow  dont fait partie Buck, le frère de Clyde, tué en 1933, sa femme Blanche, et W.D. Jones , chacun sa spécialité.
Bonnie, la lettrée du couple, couche sur le papier leurs aventures et va même jusqu'à envoyer son poème autobiographique, The Story of Bonnie and Clyde, à plusieurs journaux qui le publient. La belle est un brin narcissique. Clyde, lui, est un cynique volontiers moqueur qui semble vouloir compenser son impuissance sexuelle par un pouvoir qu'il entend exercer sur les autres. Preuve de son extraordinaire culot : quand il est arrêté par la police en 1929 avec William Turner et Frank Hardy à l'hôtel Roosevelt de Waco, au Texas, sanglotant dans un torrent de larmes, il dit au chef de la police, Hollis Barron, qu'il a été kidnappé par ses deux compères. On le laisse filer.

Quelques mois plus tard, un policier arrête le couple pour excès de vitesse. Clyde le contraint à monter dans leur voiture. La batterie de la voiture tombe en panne. Clyde oblige alors le représentant de la loi à en voler une puis à réparer la voiture avant de le laisser sur le bord de la route.
Mais Clyde est aussi fou amoureux de sa belle. Quand Bonnie est blessée à une jambe, au cours d'un accident dans une Ford volée, au Texas l'un des membres du gang tirera sur une voisine venue leur porter secours , il tient à ce qu'elle soit examinée par un médecin.

À plusieurs reprises, pour lui plaire, il tente aussi de rentrer dans le rang. De s'acheter une respectabilité. Mais il est trop tard.
Les deux en ont trop fait. Ils sont devenus des ennemis publics recherchés dans tout le pays. Rien ne peut arrêter l'engrenage. Dès que Bonnie et Clyde se trouvent un petit repaire tranquille, ils sont obligés de le quitter. Ils doivent ainsi s'échapper en catastrophe du Red Crown Tourist Camp, à Platte City, dans le Missouri, où ils avaient loué un gentil petit deux-pièces avec garage. Puis sont retrouvés à nouveau par la police dans un parc à Dexter, dans l'Iowa. L'équipée tourne mal. En 1933, le frère de Clyde, Marvin, dit « Buck », meurt de ses blessures dans un hôpital de l'Iowa, tandis que sa femme Blanche est incarcérée au Missouri State Penitentiary.

Les mois qui suivent vont être les plus difficiles. Bonny et Clyde se retrouvent tous les deux lâchés par W.D. Jones qui, arrêté, assure aux policiers qu'il a collaboré avec le couple maudit sous la contrainte. La jambe de Bonnie, mal soignée, la fait souffrir.
En novembre 1933, les amoureux échappent encore à une embuscade montée par le shérif Smoot. Leur voiture est criblée de balles qui atteignent leurs jambes. Mais ils arrivent encore à s'enfuir. Entre janvier et mars, rejoints par Raymond Hamilton, Bonnie et Clyde attaquent plusieurs banques.
Le 1 er  avril 1934, ils tuent deux jeunes policiers qui pensaient qu'ils avaient besoin d'aide, à Grapevine, au Texas. Cinq jours plus tard, près de Commerce, dans l'Oklahoma, ils exécutent un autre représentant de l'ordre. C'est la dernière salve. La fuite devient désespérée. La police harcèle leurs proches.

Et puis, le 23 mai 1934, près de leur cachette à Black Lake, en Louisiane, ils tombent dans un piège monté par la police et meurent enlacés, criblés de balles. Une légende est née. Plus de trente ans plus tard, en 1968, un an après la sortie du fameux film d'Arthur Penn, avec Faye Dunaway et Warren Beatty, Serge Gainsbourg, inspiré par la romance-errance de ces deux parias passionnés, écrit dans sa chanson Bonnie and Clyde :

« De toute façon/Ils ne pouvaient plus s'en sortir/La seule solution/C'était mourir/Mais plus d'un les a suivis en enfer quand sont morts Barrow et Bonnie Park

Bonnie & Clyde - Gainsbourg Live au Palace (1979)

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